Je voyage beaucoup à travers le monde, mais rares sont les destinations qui m’ont autant séduite que la Croatie du Nord. Cette région méconnue, loin des sentiers battus du tourisme de masse, m’a littéralement charmée par son authenticité, sa riche histoire et ses paysages à couper le souffle. Laissez-moi vous conter mon périple dans ce coin de paradis encore préservé, où la nature et la culture se marient à la perfection.
Zagreb, la capitale cosmopolite aux mille charmes
Mon aventure commence à Zagreb, la capitale à la fois moderne et historique. Dès mon arrivée, je suis séduite par le dynamisme qui règne dans ses rues animées. Pourtant, à peine ai-je franchi les portes de la vieille ville que je me retrouve plongée dans une atmosphère médiévale, presque hors du temps.
Je déambule dans les ruelles pavées de Gornji Grad, émerveillée par les maisons aux toits d’ardoise et les magnifiques palais Renaissance. La cathédrale Saint-Étienne se dresse dans toute sa majesté, imposante et mystérieuse. Son clocher néo-gothique, culminant à près de 110 mètres, est visible depuis presque tous les coins de la ville.
Mais ce qui m’a le plus surprise à Zagreb, c’est son art de vivre insouciant. Les terrasses des cafés débordent sur les places animées, où les habitants savourent un café korto (un expresso très court) en discutant avec les amis. Les rires fusent, l’ambiance est chaleureuse et détendue. Je m’installe à la terrasse d’un café typique et commande un rakija, cet alcool de fruits incontournable en Croatie. Je sirote tranquillement ma boisson, bercée par le doux brouhaha de la ville.
Le soir venu, je me laisse porter par les flots de la jeunesse zagreboise qui déferle dans les ruelles de Tkalčićeva, le quartier branché réputé pour ses bars et ses restaurants. L’atmosphère y est survoltée, la musique résonne au loin, les plats typiques comme les fameuses štrukle (une pâtisserie salée ou sucrée) sont à l’honneur. Je me sens comme chez moi dans cette ville où il fait si bon vivre.
Escapade à Krapina, sur les traces de l’homme de Néandertal
Après avoir savouré les délices de Zagreb, je décide de m’aventurer dans les environs à la découverte du site archéologique de Krapina. Ce petit village paisible, à une heure de route de la capitale, abrite un musée exceptionnel : le Musée de l’Homme de Néandertal.
Dès l’entrée, je suis immergée dans une véritable odyssée à travers le temps. Les salles retracent avec une étonnante précision l’évolution de la vie sur Terre, des premiers unicellulaires aux hominidés en passant par la formation de notre planète. Les reproductions grandeur nature et les décors saisissants de réalisme me donnent l’impression d’être projetée des millions d’années en arrière.
Informations pratiques |
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Musée de l’Homme de Néandertal de Krapina |
Adresse : Hudečka ul. 1, 49000, Krapina, Croatie |
Horaires : Ouvert tous les jours sauf le lundi, de 9h à 17h |
Tarifs : 40 kunas (environ 5,50€) pour les adultes, 20 kunas pour les enfants |
Le clou de la visite est sans conteste la reconstitution des gisements fossilifères de Krapina, où furent exhumés en 1899 les restes de l’Homme de Néandertal les plus complets jamais découverts. Devant ces vestiges vieux de près de 130 000 ans, je ne peux m’empêcher d’être submergée par un profond respect pour nos ancêtres et l’incroyable chemin parcouru par l’humanité.
En quittant le musée, je me sens à la fois émerveillée et humble face à la grandeur de la nature et du mystère de la vie. Cette escapade à Krapina restera gravée dans ma mémoire comme l’un des moments forts de mon séjour en Croatie du Nord.
Varaždin, un écrin baroque au charme désuet
Après cette incursion dans la nuit des temps, je poursuis ma route vers Varaždin, une jolie ville au riche patrimoine architectural. Dès que j’emprunte ses ruelles pavées bordées de maisons érigées aux XVIIe et XVIIIe siècles, je me sens happée par une atmosphère d’un autre temps.
L’ancien château des comtes Erdödy, transformé en musée, est un véritable bijou baroque. Je m’attarde longuement dans ses somptueux salons aux plafonds peints et aux boiseries ouvragées. Les jardins à la française offrent une vue imprenable sur la ville et ses toits d’ardoise. C’est un ravissement pour les yeux !
Mais ce que je préfère à Varaždin, ce sont les petites ruelles désertes, presque figées dans le temps. Je m’y perds volontiers, m’émerveillant devant chaque façade baroque richement sculptée, chaque portail en fer forgé joliment ouvragé. L’ambiance y est feutrée, comme si le brouhaha du monde moderne n’avait jamais réussi à s’y immiscer.
Au détour d’une ruelle, je tombe sur une petite église à l’architecture étonnante, un mélange de styles Renaissance et baroque. Il s’agit de l’église de la Nativité, joyau du XVIIe siècle que je me dois de visiter. À l’intérieur, mes yeux s’émerveillent devant les fresques murales aux couleurs vives, les sculptures sur bois et les somptueux autels dorés à l’or fin. Un petit bijou insoupçonné !
Les collines verdoyantes de Zagorje, un havre de paix bucolique
Après la quiétude de Varaždin, je décide de m’évader au cœur des collines verdoyantes de la région de Zagorje. Dès que je quitte la ville, les paysages prennent des allures bucoliques à couper le souffle. Les routes sinueuses s’enfoncent dans une campagne préservée, où les petits villages paisibles se succèdent au milieu des prés et des forêts de chênes.
Je m’arrête à Kumrovec, un hameau typique où vécut le Maréchal Tito, figure emblématique de l’ex-Yougoslavie. Sa modeste maison natale, devenue musée, témoigne avec émotion de ses humbles origines paysannes. Je me promène ensuite dans les ruelles ombragées, croisant les regards bienveillants des villageois qui semblent tout droit sortis d’un conte de fées.
Plus loin, je m’enfonce dans la vallée de la Sutla, une petite rivière bordée de forêts à perte de vue. Le silence n’est rompu que par le chant des oiseaux et le bruissement de l’eau qui dévale les rapides. Je m’installe au bord de l’eau, bercée par les parfums enivrants des sous-bois environnants. Dans ces contrées reculées, la nature semble encore vierge, intacte, comme figée dans le temps.
Au hasard des chemins de terre, je croise d’anciennes demeures paysannes aux toits de chaume, entourées de potagers et de vergers. Les habitants cultivent encore la terre comme il y a des siècles, perpétuant les traditions ancestrales. Je suis chaleureusement accueillie dans une ferme familiale, où l’on me fait goûter les délicieuses štrukle maison, ces célèbres pâtisseries fourrées aux œufs, au fromage frais ou aux fruits selon les régions.
Le Parc National de Plitvice, une merveille naturelle aux lacs d’émeraude
Mais le joyau de la Croatie du Nord, la pièce maîtresse que je gardais pour la fin, c’est sans conteste le Parc National de Plitvice. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce site naturel d’une beauté à couper le souffle m’a tout simplement éblouie.
En pratique |
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Parc National de Plitvice |
Horaires : Ouvert toute l’année, de 7h à 19h (avec des horaires variables selon la saison) |
Tarifs : 300 kunas (environ 40€) pour les adultes en haute saison, 180 kunas (25€) en basse saison. Gratuit pour les enfants de moins de 7 ans. |
Se rendre au parc : En voiture par la route ou en bus depuis les villes environnantes comme Zagreb, Zadar ou Split. Pas de train. |
Dès les premiers pas sur les sentiers ombragés, je suis émerveillée par les paysages à couper le souffle qui s’offrent à moi. Une succession de 16 lacs d’eau turquoise étincelante s’égrainent sur plus de 8 kilomètres, reliés entre eux par une myriade de cascades, de torrents et de ruisseaux. Chaque lac possède une couleur unique, oscillant du bleu profond au vert émeraude en passant par toutes les nuances de turquoise imaginables.
Je m’avance sur les pontons de bois qui serpentent au cœur de ce labyrinthe aquatique, comme suspendue au-dessus des eaux. Les cascades déferlent avec fracas sous mes pieds, créant des jeux d’ombres et de lumières féériques sur les parois rocheuses recouvertes de mousses duveteuses. Les rayons du soleil se reflètent à la surface des lacs, leurs miroitements scintillent tels des millions de diamants. Un spectacle de toute beauté, un véritable enchantement !
Au détour des sentiers, je croise une multitude d’espèces animales : des écureuils gambadent d’arbre en arbre, des martins-pêcheurs planent au-dessus des eaux tandis que des chevreuils brament dans les sous-bois. La faune et la flore sont d’une richesse inouïe dans ce sanctuaire naturel préservé de toute activité humaine.
Après des heures d’émerveillement à arpenter les moindres recoins du parc, je m’installe au bord d’un lac pour pique-niquer dans ce cadre idyllique. Les sens en éveil, je savoure chaque instant de pur bonheur face à ce spectacle grandiose. Le Parc National de Plitvice restera à jamais gravé dans ma mémoire comme l’un des plus beaux trésors naturels que j’ai eu la chance de contempler.
La Slavonie, une région riche en Histoire et en traditions
Après les splendeurs naturelles de Plitvice, je décide de m’immerger dans l’histoire et les traditions séculaires de la Slavonie, une des régions les plus fascinantes du nord de la Croatie. Ici, les villages semblent sortis d’un autre âge, les coutumes paysannes sont encore bien vivaces et les paysages bucoliques à couper le souffle.
Ma première étape est la petite ville d’Ilok, surnommée « la Ville du vin » en raison de ses vignobles réputés dans toute la Croatie. Je me balade dans ses ruelles pavées où chaque demeure semble être une véritable cave à vins ! Les caves voûtées abritent des fûts de chêne millésimés, tandis que les jardins ombragés sont parsemés de vignes. Un véritable paradis pour les amateurs de bon vin !
Je ne résiste pas à l’appel des senteurs vineuses et m’installe en terrasse pour déguster les célèbres crus locaux. Le Graševina, un vin blanc sec et fruité aux notes citronnées, m’enchante littéralement. Je l’accompagne d’une délicieuse čobanac, une goulache de viande et de légumes confectionnée selon une recette traditionnelle slave.
Le lendemain, je poursuis ma route vers Ðakovo, dont la majestueuse cathédrale St-Pierre attire tous les regards. Ce chef-d’œuvre architectural, entièrement bâti en briques rouges, domine fièrement la campagne environnante. Son intérieur baroque somptueux me coupe le souffle, tout comme le riche trésor abrité dans ses murs : une splendide collection d’œuvres d’art sacrées, de reliquaires et de pièces d’orfèvrerie.
Mais ce qui marque le plus mon séjour en Slavonie, ce sont les traditions paysannes encore très prégnantes, transmises de génération en génération. Je m’arrête dans un village typique comme Otok, où je suis chaleureusement accueillie par une famille locale. On me fait partager le rituel du berača, une fête automnale marquant les récoltes de raisins et de fruits.